Restitution de workshop

Villa Rohannec'h

16.04 - 20.04.2018

Antoine Guerbois au travail
Photo. Hervé Beurel
Réalisé entre le 16 et 20 avril 2018, le Workshop Villa Rohannec'h avait pour objectif de repenser l'imaginaire de cette propriété du Conseil Général des Côtes d'Armor, érigée au début du XXe siècle par un armateur afin de surveiller les mouvements de ses bateaux amarrés en contrebas. L'architecture d'apparence bourgeoise a pour qualité de fonctionner à la fois comme un phalanstère où de nombreuses activités professionnelles peuvent trouver leur place et comme une camera obscura enregistrant les mouvements du paysage alentour.

Ces cinquante dernières années, les fonctions de la Villa furent multiples : école d'enseignement professionnel pour jeunes filles, centre d'accueil pour les réfugiés du conflit yougoslave, galerie départementale. C'est à la croisée de ces différentes activités que les étudiants étaient appelés à se situer, intervenant dans l'espace domestique et le parc, élaborant des formes sculpturales, des projets architecturaux, des saisies documentaires.

Pour ce faire, la Villa Rohannec'h, en la personne de Claire Létournel et en partenariat avec l'esadse avait mis à leur disposition un ensemble de moyens matériels. A mi-parcours, une conférence et une visite de l'exposition A Bonne Enseigne consacrée à Raymond Hains eurent lieu à l'École Préparatoire des Beaux-Arts de Saint-Brieuc, actions menées par sa directrice, Béatrice Mélin, et moi-même.

La restitution publique se fit le jeudi midi en présence de la presse locale et de Thierry Simelière, chargé de la culture et du patrimoine des Côtes d'Armor.

Stéphane Le Mercier
Pour Marine Bourlet-Simon, il s'est agi avant tout de penser l'esthétique des maquettes réalisées en carton plume par les architectes en insérant, chose rare, cette dernière dans son modèle d'origine.

La maquette directement disposée sur la sellette en marbre blanc d'une cheminée, face à une ouverture donnant sur le parc, laisse apparaître en transparence sa fragilité constitutive (épingles, découpes plus ou moins régulières) formant une apparition fantômatique.
Marine Bourlet-Simon
Après avoir rencontré différentes personnes lors d'une promenade au port, lié contact avec certains d'entre eux, Martin Caillaud a pu visiter la plage des Valais, connue dans la région pour ses aménagements populaires, son architecture vernaculaire en place depuis les années 1930. Dans un second temps, son intervention fut de déplacer, à l'échelle de la Villa, les enseignes, les bricolages poétiques repérés sur le site. Le dernier jour, Martin Caillaud tenta de restituer sous la forme d'un récit, la qualité humaine d'une telle investigation.
Qui y a-t-il derrière les portes nombreuses de la villa ? Quels secrets, ces séparations d'un autre temps tiennent-elles captives ? En expulsant dans le parc un certain nombre d'entre elles, en opérant dans leur matière des ouvertures assistées de lentilles, Nicolas Cremoux tente de questionner le paysage, ce témoin silencieux.
Nicolas Cremoux
Amélie De Neve a, d'une part, répertorié les formes et les codes couleurs des bouées organisant l'activité portuaire (objets plus ou moins visibles selon l'heure des marées) et d'autre part, la qualité statique des ornements décorant la façade de la Villa.
La rencontre des deux aboutit à la possibilité d'un combinatoire, d'un jeu d'éveil qui installé dans le parc, sur un plateau en bois, invitent familles et enfants.
Amélie De Neve
Célia Descours s'interroge sur la relation entre extérieur et intérieur, proche et lointain, réalisant un diptyque vidéo. Le premier volet se concentre sur la poursuite, la captation fugace de fragments de paysage dans un miroir de poche tandis que le second enregistre les souffles d'air traversant une pièce isolée, meublée d'un échafaudage et de bâches en plastique. Le caractère théâtral des accessoires et de l'espace, la lenteur des mouvements, produisent un récit hypnotique.
Au second étage, une cuve d'eau dont les dimensions rappellent celles de la Villa. Cet objet, Antoine Guerbois et Lola Hen s'en sont saisis par l'exercice de la restauration. Les faces polies à l'extrême, les bords brillants à la façon d'un miroir, reflètent les événements périphériques. La cuve se transforme alors en boîte d'enregistrement, en boîte noire retenant mouvements lumineux et déplacements fugaces.
Pour Milo Penel, la Villa est un phare, un objet en attente, émettant des signaux de reconnaissance lumineux. Ces derniers formalisés grâce à un rayon laser traversant une maquette, dessinent le temps d'une action nocturne, une intensité secrète, la possibilité d'un langage où se mêlent imaginaires scientifiques et artistiques.
Milo Penel
Camila Ragonese s'est concentrée sur les archives de la Villa, s'attardant sur la présence d'étudiantes en sténo-dactylo lors des années 1970. En agrandissant des photographies représentant des bals de fin d'année, elle dessine une séquence visuelle, un story board exposés sur une structure en bois. Contre les fenêtres, organisées en mobiles, des feuilles de plastique du même format que les photocopies, jettent leurs reflets sur le mur.


SAINT-BRIEUC,
CONSEIL GÉNÉRAL
DES CÔTES D'ARMOR


du lundi 16 au vendredi 20 avril 2018

Mention espace, art et design, année 4

Marine Bourlet-Simon
Martin Caillaud
Nicolas Cremoux
Amélie De Neve
Célia Descours
Antoine Guerbois
Lola Hen
Milo Penel
Camila Ragonese

Enseignant : Stéphane Le Mercier

Photographies : Hervé Beurel